Merci de soutenir Raha, Marwa et leurs familles, qui ont décidé de quitter l’Afghanistan où elles sont désormais menacées. Vos dons permettront de financer des visas, des billets d’avion, ainsi que les besoins de la vie courante des premiers mois.
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Synopsis
À l’été 2021, les talibans reviennent au pouvoir en Afghanistan et les destins de deux jeunes femmes, Raha et Marwa, bascule. Inside Kaboul est basé sur les centaines de notes vocales qu’elles ont échangées avec la journaliste Caroline Gillet, dans les mois qui ont suivi. Raha a fait le choix de rester à Kaboul ; elle se confronte aux violences du régime et à la crise dans laquelle sombre peu à peu le pays. Marwa est partie et se retrouve enfermée dans un camp de réfugiés à Abu Dhabi, dans lequel elle attend semaine après semaine d’être accueillie quelque part en Europe ou aux Etats-Unis. Pour elles, les questions qui sont celles de toutes les jeunes femmes de leur âge se posent avec une acuité singulière : comment grandir et se projeter vers l’avenir quand on a 20 ans et que le monde qu’on a connu s’écroule ?
Le film
Le film est basé sur des documents sonores rares : des centaines notes vocales échangées sur plusieurs mois entre les deux afghanes et la journaliste française Caroline Gillet. Ces mémos ont été diffusés sur France Inter en format chronique entre octobre et novembre 2021, puis en format un peu plus long dans Un jour dans le monde de Fabienne Sintès. Ces chroniques sont devenues un podcast de 9x20 minutes qui est sorti en août 2022 sur France Inter. Il vient de recevoir la mention 'Écriture contemporaine' au festival Longueur d'ondes de Brest.
En décembre 2021, l'idée émerge de fabriquer un film d'animation à partir de ces notes vocales. Le film est produit par les Films du Poisson, Tchack et Ström Pictures pour France Inter, France Televisions et la BBC. Denis Walgenwitz accepte d'en être co-réalisateur avec Caroline Gillet. Kubra Khademi, artiste afghane et militante féministe en exil en France nous fait l'honneur de dessiner Raha et Marwa et leurs environnements. Luciano Lepinay est directeur artistique et adapte les dessins de Kubra en animation. Raha et Marwa sont impliquées dans toutes les grandes décisions du process créatif.
Le film sera diffusé le 8 mars, à l'occasion de la Journée Internationale des droits des femmes sur France Television et en avril sur Storyville de la BBC.
Vos dons
Les donations arriveront sur le compte de l'association Latitudes Contemporaines qui nous aide à coordonner l'aide apportée à Raha et son mari qui sont arrivés récemment à Strasbourg, en France. Leur petit garçon est né au début du mois de juin 2023. Raha et son mari cherchent déjà du travail, mais ce n'est pas facile et nous souhaitons leur apporter un soutien financier dans ces premiers mois sur le sol européen. Nous cherchons également à aider le père de Marwa et la famille de Raha qui sont encore en Afghanistan. La situation économique là-bas est dramatique. Dans le cas de Raha, depuis son départ, sa soeur est la seule qui a réussi à préserver son emploi et elle nourrit toute la famille. Plusieurs membres de la famille sont journalistes et se sentent en danger, encore plus depuis la sortie du film. Ils souhaitent trouver des solutions pour quitter le pays. L'association RSF (Reporters sans frontières) nous aide dans ces démarches qui sont coûteuses et vos donations permettront là aussi, de les soutenir financièrement dans leurs démarches et leurs premiers mois d'exil.
Chaque don donne droit à une déduction fiscale de 66%.
Merci infiniment pour votre aide !
Le point de vue de Marwa et Raha
Pourquoi avoir accepté de participer à ce projet ?
Marwa
Quand le gouvernement s’est effondré, on a commencé à vivre dans l’oppression et on a été abandonnées dans nos maisons. Ce projet m’a donné une grande opportunité de m’exprimer, de devenir la voix de ma famille, de mes soeurs, des femmes comme moi, de mon peuple et je me suis dit c’est comme ça que je peux m’engager. Il faut parler de ce qui se passe, de la perte de nos droits humains, de nos libertés. S’engager pour la paix.
J’ai senti qu’il y avait une possibilité de devenir une voix pour les autres. J’ai voulu partager mon expérience, ce que je voyais, ce que je ressentais, sous les Talibans d’abord, puis comme réfugiée, et ensuite transmettre ce que mes amis me disaient de ce qui se passait à Kaboul. Je veux parler pour eux, je ne veux pas qu’on les oublie. La deuxième raison c’est que je me suis sentie très connectée avec Caroline. A ce moment-là, j’avais perdu tout espoir, je ne savais pas ce qui allait m’arriver. J’avais besoin d’en parler, de partager la douleur. Ça m’a fait du bien parce que je ne pouvais pas raconter mes difficultés à ma famille, elle souffrait déjà assez. Caroline était là, elle m’écoutait, me répondait. Cela me donnait de l’espoir et de l’énergie.
Raha
Je me sentais effrayée et choquée après l'effondrement. Je n'étais pas capable d'accepter ce qui nous était arrivé cette nuit-là. Je ne parvenais pas à faire face à la situation, je devenais folle. Je voulais crier, aller ailleurs et pleurer autant que je le pouvais, je voulais parler à quelqu'un et lui dire à quel point j'étais devenue impuissante.
Et là Caroline est sortie de nulle part et m'a demandé d'enregistrer des sons dans mon portable et de lui faire part de mes sentiments et de la situation en Afghanistan. Au début, je n'enregistrais des sons que pour me sentir mieux, pour évacuer ma colère, mon anxiété et mon épuisement. Puis j'ai senti et compris que je faisais quelque chose pour mon pays. On est responsables de notre pays, quand il s’y passe quelque chose de grave, on est responsable de faire quelque chose. J’ai perdu ma liberté et tout ce que j’avais. Maintenant mes bras sont attachés. C’est tellement dur d’être enfermée à la maison. Quand il y a eu des manifestations dans les rues, je n’ai pas pu y aller, mes soeurs sont très jeunes, je n’ai pas voulu les mettre en danger, mais sinon j’y serais allée pour défendre mes droits. Ce projet m’a permis de faire ce que je devais faire pour mon pays. Sans doute pas de quoi aider tout le monde, mais au moins je prends la parole, je partage ma vérité, je parle de la réalité.
Je ne savais pas si cela allait fonctionner et faire des miracles, mais aujourd'hui, je constate que ce n'est qu'un début. Cette émission de radio est devenue un podcast, puis un film d'animation et, qui sait, un jour nous pourrons peut-être en faire un long métrage. Nous ferons en sorte que le monde entier sache ce qui se passe à Kaboul et en Afghanistan.
Kubra Khademi, autrice graphique
Quand Caroline Gillet m'a proposé de mettre en dessins l'histoire de deux jeunes femmes, Marwa et Raha, à partir de leurs conversations, je pensais que mes dessins découleraient de l'écoute de leurs sons, de leurs mots, et qu'en fermant les yeux et à partir de mon imagination j'inventerais un univers visuel. Mais en écoutant les bruits, les sons, les voix, je me suis aperçue que tout cela était très réel et familier pour moi. Brusquement, j'avais la sensation d'être auprès d'elles et transportée à Kaboul. Avec cet environnement sonore et à travers leur voix qui m’étaient donné à entendre, la ville m'est apparue devant les yeux. Je connais Kaboul, mais leurs histoires racontent ce qu’est devenue la ville aujourd’hui. J’ai donc dessiné à partir de leurs récits, tout en m’appuyant sur ma connaissance de cette ville.
J'ai beaucoup aimé la manière dont Caroline a créé ce dialogue, c'était naturel et réel pour moi. Une conversation sincère entre femmes, basée sur la confiance, qui me rappelle notre culture afghane. J'ai également aimé que leurs conversations racontent à la fois la vie simple, de tous les jours, mais aussi l'écroulement de tout un pays et les conséquences de cette situation sur leurs vies.
C'était désespérant pour moi en août 2021 d'observer ce qui se passait alors dans mon pays, de suivre les nouvelles, d'entendre les récits des amis restés là-bas. Comment dessiner cette histoire en étant fidèle à la tragédie ? Je me suis laissée porter par la force du son, des voix, du témoignage documentaire, et le travail de composition s’est imposé à moi de manière naturelle, la fluidité est devenue comme une façon de respirer, un outil pour dessiner.
INSIDE KABOUL
un film réalisé par Caroline Gillet et Denis Walgenwitz
Avec la collaboration Marwa et Raha
d’après un podcast original France Inter
Auteure graphique Kubra Khademi
Directeur artistique Luciano Lepinay
Réalisé par Caroline Gillet et Denis Walgenwitz
Musique originale Théo Boulenger
Produit par Estelle Fialon (Les Films du Poisson) et Matthieu Liégeois (TCHACK)
Production exécutive Annie Ohayon-Dekel, Monica Hellström (Ström Pictures)